Avant d’arriver en Savoie, à Albertville et Chambéry, les huitres de Thau nécessitent des soins constants. De l’élevage du naissain à la préparation pour la vente je vais vous présenter un petit aperçu des mes activités du mois écoulée.
L'élevage des naissains d'huitres de Thau
A l’automne j’ai reçu 200 000 huitres de 6mm provenant de trois écloseries différentes (Marinove, Sodabo et GrainOcéan). Les naissains sont élevés dans des petites structures appelées “pearl net”, “filet perle” en français car ces filets peuvent se mettre en chapelet comme des perles.
Le problème des pearlnet dans l’étang de Thau c’est le salissement. Des algues et d’autres organismes comme les ascidies (qu’on appel biju ici) viennent colmater la maille. L’hiver ce sont surtout des algues brunes filamenteuses qu’on appel la limpe.
Quand les mailles sont trop bouchées les huitres ne grandissent plus. Il faut alors lever les pearlnets au moins une journée pour faire sécher les algues. Quand la limpe est bien épaisse et qu’il ne fait pas très chaud il faut les laisser deux jours.
La mise en production des jeunes huitres
Produire des huitres dans l’étang de Thau nécessite de renouveler sans cesse son stock. Pour cela on peut pré-grossir du naissains ou acheter directement des jeunes huitres dites “prêtes à coller” d’environ 2 à 3 cm. Pour vous donner une idée de ma production j’ai trois concessions ou tables pour la production des huitres marchandes et (depuis novembre). Depuis novembre j’ai une quatrième table dédiée au prégrossissement du naissain, au captage et au stockage. Chaque tables se divisent en 20 carrés dans lesquels on peut mettre maximum 60 cordes.
Une corde d’huitre produit en théorie 8kg d’huitre n°2-3. En pratique entre les dorades et les maladies, j’ai rarement dépassé 6kg, et la moyenne doit être en dessous de 4kg. Les mortalités sont totalement aléatoires. Aucune écloserie ou fournisseur de naissains “naturels” ne s’en sort mieux systématiquement… sauf le captage dans l’étang de Thau.
Depuis octobre j’ai surtout récolté des huitres pour la vente. Ce faisant je n’ai pas eu le temps de préparer la future production. J’ai débuté le collage sérieusement après les fêtes. J’en suis à 6 carrés en janvier. C’est un peu en dessous des objectifs mais le froid et la météo ne m’ont pas aidé à avancer. Coller assez de cordes pour remplir un carré me prend une journée.
Cette année je teste un type d’huitre que je n’ai pas encore élevé, les diploïdes d’écloseries. Elles sont issues de sélection génétique mais elles ne sont pas stériles. D’après les retours leur vitesse de croissance devrait être intermédiaire entre les triploïdes et le captage. Il faut compter 12 à 14 mois pour avoir une diploïde de taille 2-3, contre 18 à 24 pour les huitres de captage et 6 à 10 mois pour les triploïdes.
Les huitres de Thau reviennent à Gilly sur Isère
Retrouvez moi devant Saveurs de nos Fermes à Gilly sur Isère, à coté d’Albertville et à Chambéry devant La Ravoire Paysanne et La coopérative du Tremblay